Repos bien mérité à Kosrae

Il est temps de fêter l’arrivée et le passage de l’équateur. Nous choisissons pour cela, de nous rendre au Bully’s restaurant, recommandé par les voileux de passage à Kosrae. Nous confirmons très vite la bonne réputation des lieux : l’accueil est chaleureux et le cadre superbe : un faré tout de bois, érigé en bordure de mangrove. Le choix du dîner sur la carte est effectué rapidement : ce sera langoustes pour tous les deux, avec des beignets de citrouilles. Carine est aux anges, elle en avait rêvé pendant ces 4 derniers jours de jeûne forcés… Nous retournerons régulièrement au Bully’s dans les jours qui suivent, tantôt en taxi, tantôt avec l’annexe quand la marée et la météo le permettent.

Augustin passe la journée du 12 Mai à accomplir les formalités d’entrée sur Kosrae, pendant que Carine, range le bateau à défaut de pouvoir débarquer (seul le capitaine est autorisé à se rendre à terre jusqu’à ce que toutes les formalités soient effectuées).

Le lendemain, c’est un peu « Noël après l’heure », nous ouvrons les cadeaux que les amis de Calédonie nous avaient préparé pour le passage de l’équateur, que de bonnes surprises ! (On vous embrasse tous d’ailleurs, vous nous manquez). La nuit venue, c’est au tour de la bouteille de champagne de l’équateur : adieu la « croix du Sud », nous cherchons dans le ciel l’étoile polaire qui reste malheureusement cachée derrière les montagnes.

Les jours passés à Kosrae sont dédiés au repos, au rangement et à la visite de l’île, en attendant de meilleures conditions météorologiques pour se rendre à Pohnpei. Nous partageons une soirée avec Don et sa mère Julia, de Californie. Leur voilier, à quai désormais, s’est échoué sur le récif pendant la dépression tropicale juste avant notre arrivée. Les dégâts ne sont pas très importants, heureusement pour eux.

Nous louons une voiture pour faire le tour de l’île mais les attractions touristiques ne sont pas très nombreuses et inaccessibles sans guide. Nous nous contentons donc de parcourir les 40 km de route goudronnée du Nord au Sud, nous arrêtant manger des glaces, acheter des bananes, observer la biodiversité de l’île (oiseaux, lézards et « rainbow tree ») ou discuter avec les locaux. Nous ramenons aussi de notre expédition terrestre 3 belles langoustes qui finiront flambées au rhum pour le dîner. A 5 dollars le kilo, comment s’en priver ?

Les journées suivantes nous permettent de découvrir l’île de Lelu, en face du mouillage. Nous y explorons les ruines d’une ancienne cité du 15^ième siècle, construite à partir de piliers de basalte prismatiques. Il est difficile de reconnaitre les bâtiments du site tant la végétation est abondante. Nous y faisons également la visite insolite d’une ferme aquacole de bénitiers. Les coquillages élevés pendant 3 ans et atteignant 10 cm de long, sont ensuite vendus à l’export, pour agrémenter les aquariums du monde entier.

Nous passons un samedi « sportif » à l’assaut du Mont Onum, visible depuis le mouillage. La forêt est très dense et nous avançons péniblement derrière notre guide Philip qui dégage le passage à coups de machette. Tout au long du chemin, nous découvrons les plantes médicinales du coin et les remèdes associés pour soigner saignements, conjonctivites et autres maux. Nous explorons aussi quelques tunnels creusés par les Japonais lors de la 2^nde guerre mondiale. La vue du sommet est magnifique, nous voyons Constance au loin se faire rincer par les averses. Nous pensons à l’équipage de Neos, avec qui Constance avait navigué avant d’arriver en Calédonie, qui s’est trouvé au même sommet, 8 ans plus tôt. La descente est rapide, à coups de glissades et de slaloms dans les arbres. A l’arrivée, nous nous régalons des bananes, oranges et crêpe de taro préparées par la femme de Philip.

Le départ est prévu lundi. Nous passons le dimanche à ranger le bateau , écrire les articles du blog et préparer quelques spécialités culinaires pour le dîner du soir, avec Don, Julia et la famille de Smith (le propriétaire du magasin de bricolage qui accueille les voiliers de passage).