Escapade au mont Fuji

Le vendredi 20 Juillet est un grand jour de chassé -croisé à bord de Constance, amarrée à la marina de Yumenoshima à Tokyo depuis une petite semaine. Anne et Jean-Jacques, les parents d’Augustin, embarquent pour la suite du voyage vers le Canada, Toshiko quitte le bord pour quelques jours de vacances avec ses parents et Carine et Augustin partent dans la région du mont Fuji pour une petite escapade « .

Vers 20h, nous arrivons après 2 heures de bus dans le village d’Oshino, où nous rejoignons notre ryokan (chambre d’hôtes ) à pied à travers la forêt. Les propriétaires nous ont gentiment servis le dîner malgré notre arrivée tardive et encore une fois, nous ne sommes pas déçus. La réputation des lieux sur tripadvisor quant a la qualité des repas est bien confirmée : nous dégustons une dizaine de petits plats différents tous aussi délicieux les uns que les autres (tofu frit, pâtes japonaises, pickles de légumes, petits champignons, et du riz bien sûr !). Une fois le dîner englouti, nous enfilons nos « yukatas » (peignoirs à la japonaise) et profitons du onsen du ryokan. Le lendemain matin, nous nous éveillons sur nos futons avec vue sur le mont Fuji sous un ciel bleu dégagé. Un peu de soleil fait du bien après les derniers jours de pluie sur Tokyo.

Kawaguchiko est une petite ville située au pied du mont Fuji. Avec son lac dans lequel se reflète le célèbre volcan, c’est la capitale touristique de la région. Nous y allons en train et décidons d’y louer des vélos pour découvrir les environs. C’est amusant de voir la réaction du premier loueur de vélo que nous rencontrons, désolé de ne pouvoir fournir de vélo qui convienne à nos grandes tailles. Le tour du lac et ses 20 kilomètres nous prendra quand même la journée, avec les différentes pauses « visites », photos et grignotage. Nous découvrons notamment le musée de l’artiste Itchiku Kubota, où nous admirons de grands kimonos teints selon un procédé datant du 17ème siècle. Nous dînons dans une brasserie locale après avoir fait quelques emplettes pour notre ascension du mont Fuji le lendemain !

Dimanche matin, il nous faut encore compléter notre panoplie de randonneurs chez un loueur de matériel de montagne. Ce n’est donc que passé midi que nous commençons l’ascension de la plus haute montagne du Japon (la plus sacrée aussi !) Notre objectif de la journée est de gravir les 1200 mètres de dénivelé qui nous séparent de la huitième station (il y à 10 stations en tout le long de l’ascension, mais on peut monter en bus jusqu’à la cinquième, ce qui nous donne un bon coup de pousse), tout cela sur 5 kilomètres de distance : ça grimpe dur ! Les premiers kilomètres se font dans la brume, mais le ciel se dégage au niveau de la septième station. La vue devient époustouflante : nous survolons la mer de nuage. Nous atteignons notre « auberge » suffisamment tôt pour profiter de la fin de journée. A la tombée du jour, nous avalons rapidement notre dîner en compagnie d’une cinquantaine d’autres touristes, essentiellement japonais. Vêtus de toutes nos couches de vêtements nous nous endormons finalement dans le froid « polaire », perchés à 3400m d’altitude…

Le réveil sonne à 3h00 du matin, il faut se dépêcher si nous ne voulons pas rater le lever du soleil. La lampe frontale nous éclaire le long des 300 mètres de dénivelé qui nous séparent du sommet. C’est l’embouteillage, la file formée par les nombreux touristes dessine un joli lacet multicolore jusqu’à l’arrivée.
Il est 4h30 du matin en haut des 3700 mètres et nous voyons le soleil rouge percer au loin au travers des nuages. L’hymne du Japon réchauffe un peu le froid glacial et la foule répond « banzaï » au cri lancé par l’un des nombreux guides chargés de la sécurité au sommet. Nous tentons de nous réchauffer avec un petit café mais cela ne réussira pas à nous convaincre de faire le tour du cratère  (rappelons qu’avec une température de -2 degrés, nos pauvres organismes habitués pendant ces 3 derniers mois à la chaleur équatoriale prennent une bonne claque thermique).

La descente nous permet d’admirer la vue qui va des 5 lacs miroitant au pied du mont jusqu’à la baie de Tokyo dans le lointain. Les 1500 mètres de dénivelé dans les roches volcanique glissantes sont finalement presque aussi fatiguant dans ce sen là, et nous comprenons d’autant mieux l’adage japonais qui dit que celui qui monte le mont Fuji une fois est un sage mais que celui qui le monte 2 fois est un fou. Notre statut de « sage » nouvellement acquis nous portera à notre ryokan pour la fin de journée : repos et dîner bien mérités !

Petite déception pour le dernier jour de notre escapade : nous ne pourrons pas tester les montagnes russes les plus rapides, les plus hautes et les plus raides du monde, le parc d’attraction qui leur est dédié au pied du mont Fuji est fermé pour maintenance ! Qu’à cela ne tienne, nous faisons à nouveau chauffer les mollets pour déjeuner sur une des collines en face du mont, qui se cache dans les nuages et empêche Carine d’obtenir « la » photo de rêve du Japon. Nous rentrons à Tokyo en train cette fois-ci. Nous y retrouvons Anne et Jean-Jacques, qui ont entre temps repris leur marque sur le bateau.

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