Partant de Chichi-jima, il nous faudra 3 jours de navigation pour atteindre Hachijo-Jima, à 380 milles au nord, soit une moyenne de vitesse plus élevée que sur nos dernières traversées.
Nous profitons pour cela, les premiers jours, d’un vent assez fort soufflant par le travers, reste d’une dépression sur le nord du Japon. Même si la houle et les vagues sont bien formées, nos craintes de devoir affronter du gros temps s’estompent à mesure que nous avançons vers le nord et une zone de vent plus calme.
Le troisième jour est en effet l’occasion de constater la précision de nos fichiers GRIB de prévisions météo*. Un changement de conditions est prévu, avec une forte diminution du vent et une bascule à 180°. Et en effet, au matin, un front de nuages noirs apparaît à l’horizon. Nous prenons un ris en vitesse par prévention, juste avant que la pluie ne se mette à tomber. Le vent fait de même, avant de s’orienter effectivement dans la direction prévue. Plus tard dans la journée, il continue à tourner et redevient portant, mais sur l’autre bord. C’est même l’occasion pour Constance de battre son record de vitesse sous voile depuis le début de l’aventure : plus de 7 nœuds de moyenne, avec des pointes à 8,5 nœuds ! Ça file ! Ce petit coup de boost en fin de traversée nous permet d’arriver à Hachijo-jima bien avant la nuit et de profiter pleinement de la vue sur les falaises verdoyantes que nous longeons au sud de l’île avant de nous diriger vers le port.
* D’une manière générale, les phénomènes météo tels que fronts, dépressions, etc. sont assez bien prévus, c’est leur évolution qui n’est pas toujours exacte (par exemple, la dépression tropicale en Micronésie avait mis bien plus de temps que prévu à se déplacer en dehors de notre route). Du coup nous préférons quand même reprendre la météo tous les deux jours environ