Namonuito : dernière escale en Micronésie

Nous ne pouvions quand même pas traverser la Micronésie sans nous arrêter dans un atoll, une de ces escales de rêves où l’on se faufile à travers le récif corallien jusqu’à un mouillage aux eaux cristallines. Notre arrivée à Namonuito ne correspond pas vraiment à cette image. Tout d’abord, ce très vaste atoll (70 km d’est en ouest, 45 du nord au sud) est largement submergé. Du coup, nous ne réalisons même pas que nous avons franchi la barrière de corail, à plus de 10 mètres de profondeur. On pourrait se croire encore en pleine mer, les vagues et le vent n’ont pas changé ! On repassera aussi pour les eaux turquoise, les grains pluvieux de la matinée ne nous lâchent pas, et nous hésitons presque à nous arrêter, faute de pouvoir repérer les éventuelles patates de corail sous ce ciel gris. Nous nous dirigeons quand même vers la position du mouillage indiqué par un voilier y ayant fait escale en 2009.

Alors que nous approchons ainsi de l’île d’Onari, située sur la façade nord-est de l’atoll, une barque à moteur se détache de la plage et nous guide jusqu’au mouillage. C’est Max, le doyen et chef de l’île, et trois de ses fils qui sont venus nous accueillir. Nous les remercions autour d’un café dans le cockpit de Constance, et apprenons que nous sommes en fait les premiers visiteurs depuis 2009 ! Cette île abritant 200 personnes ne voit passer le bateau de ravitaillement que quelque fois dans l’année « quand le gouvernement a des sous », nous voilà bien loin de nos dernières escales « civilisées » !

Nos premiers pas à terre nous le confirment : ici, on mange surtout des fruits de l’arbre à pain, des cocos et du poisson ; l’école est constituée de petit farés en plein air et l’institutrice nous avoue que parmi les cahiers et stylos que nous avons amenés de Pohnpei pour les élèves, elle aurait bien besoin d’en prélever pour elle-même !

Avant notre retour à bord, Max nous demande si nous serons encore réveillés à 9h du soir. Ses fils partent à la pêche aux langoustes et nous en déposerons peut-être quelques unes en rentrant, s’ils en trouvent. Et hop, nous voilà avec pas moins de 9 langoustes alignées dans le cockpit, troquées contre quelques kilos de riz et des piles de rechange pour les lampes sous-marines de nos pêcheurs, bienvenue à Namonuito !

La météo aussi nous sourit le lendemain, et après une matinée de repos et rangement à bord, nous installons une balançoire avec une bouée part-battage accrochée au tangon de génois et invitons les enfants venus à la nage jusqu’au bateau à venir l’essayer. Le pont ne désemplit pas jusqu’à 16h, quand nous renvoyons tout le monde à terre avant de débarquer également. Nous amenons du riz et du sucre pour Max et sa famille, et des cahiers et stylos pour l’école. D’après Max, le typhon Dolphin, encore lui, a soufflé assez fort ici pour faire tomber les fruits d’arbre à pain encore verts, et les habitants manquent de nourriture en attendant le prochain cargo. Tout le monde a quand même l’air encore bien portant, mais du riz et des pâtes sont sans doute très bienvenus pour changer de l’ordinaire.

Nous trouvons le « principal » de l’école assis avec des amis autour d’un seau de « tupa », le vin de palme local. C’est la tradition de fin de journée, d’autant que demain il n’y a pas école, les vacances d’été viennent de commencer… Nous partageons un verre du breuvage blanchâtre, sucré et piquant. L’alcool monte vite à la tête, espérons que les fournitures scolaires sauront trouver leurs jeunes destinataires à la rentrée de septembre ! Nous ramenons à bord le lecteur de DVD portable et la radio de Max qui ne fonctionnent plus bien, mais Augustin ne parvient pas à grand-chose et nous nous contenterons d’ajouter à nos cadeaux d’adieu notre petit poste AM/FM qui traine inutilisé dans le carré.

Car oui, il nous faut reprendre la mer le lendemain, et après les derniers tours de balançoire pour les enfants, un dernier tour en snorkeling dans l’eau cette fois vraiment turquoise sous le grand soleil et un dernier passage à terre, nous quittons cette petite île, heureux une fois de plus d’avoir fait une escale encore bien différente des précédentes.

5 thoughts on “Namonuito : dernière escale en Micronésie

  1. Continuez votre périple, mais gare!!!!!!!!!!!!!!!!!………………….aux requins!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

    Quand vous en aurez l’occasion, vous pourrez acheter des ballons de baudruche, des bulles de savon, des coloriages et « tutti quanti »

    Toujours heureuse de vous lire,

    Viviane STOLZ

  2. coucou
    je reviens d’une semaine de croisière sur MaHé, le nouveau bateau de MArtine et Hervé
    et la balançoire sur bouée a aussi bien fonctionné avec Théo et Elijah 🙂 on a eu aussi le tremplin avec la passerelle de désembarquement ….
    Je vois que les chiens ne font pas des chats !
    bises et continuez bien votre extraordinaire aventure 🙂

  3. Salut Augustin/Carine !

    Votre récit nous permet rentrer dedans ce monde d’une île isolée et le quotidien des gens, si différent de ce qu’on est habitué. Merci de nous apprendre.
    Bonne continuation à votre aventure unique!

  4. Ce blog est superbe pour suivre vos périples, je vois que constance se porte bien ainsi que vous deux. Vos escales sont magnifiques et donnent une envie de prendre la mer. J’espère qu’on se recroisera quelque part sur un bout de continent ou dans le creux d’une vague. Bonne continuation à vous deux. Bisous

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