Une traversée pas comme les autres

En lisant le titre de cet article, ne vous attendez pas à un récit de tempêtes, de monstres marins (quoique) ou de bateau fantôme. Non, cette traversée n’était pas comme les autres tout simplement parce qu’elle nous a permis de réaliser que la voile, sans vent, ça marche beaucoup moins bien !
Certes, en quittant notre charmant mouillage de Luesalo dans la baie Graciosa, nous savions à peu près à quoi nous attendre, grâce à notre base arrière établissant la stratégie météo (j’ai nommé mon papa), nous envoyant régulièrement des SMS de prévisions sur notre téléphone satellite. Nous avons néamoins espéré pouvoir avancer au moins un peu à la voile le premier jour, quand la brise devenait suffisante pour dérouler le génois en plus du moteur (on gagne alors jusqu’à 1/2 noeud !), voire pour couper le moteur et néanmoins avancer à 3 noeuds.

Peine perdue, à partir du lendemain, les moments où nous coupions le moteur ne correspondaient plus qu’à nos pauses baignades, dans une mer d’huile et par 3000 mètres de fond ! Presque 4 jours de moteur non stop donc, dont il n’y a ainsi pas grand chose à dire, si ce n’est que trier les photos sur son ordinateur devient alors une tâche beaucoup plus envisageable que par 20 noeuds de vent, au près serré et avec des batteries à plat.

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Heureusement, un événement majeur est venu agrémenter la fin de traversée, la veille de notre arrivée à Honiara, capitale des Salomons. Alors que nous avancions toujours sur la même mer d’huile, sous le même soleil de plomb, Carine a repéré un OFNI (F pour Flottant) à quelques centaines de mètres de notre trajectoire. Nous nous sommes déroutés de notre route directe pour aller porter secours à ces potentiels naufragés, d’autant plus que cela ressemblait de plus en plus à un radeau de bois, à mesure que nous nous approchions. Oui, mais personne dans les parages, le mystère reste entier quant à la provenance de cet ensemble bizarre, radeau de bois auquel était attaché ce qui ressemblait à un radeau de survie non gonflé. Ce qui est sûr par contre, c’est que ce DCP (Dispositif de Concentration de Poissons), intentionnel ou non, a permis de prouver que les leurres que nous tirions sans succès derrière Constance depuis 3 jours pouvaient fonctionner. En effet, l’un nous a ramené un superbe mahi mahi (dorade coryphène), et l’autre un petit requin ! Seul le mahi mahi a fini sa carrière au fond du cockpit, après un combat épique à mains nues (j’ai quand même fini par mettre des gants pour ne plus me brûler les mains en remontant la ligne). Et quelques heures plus tard, plusieurs kilos de filets attendaient bien sagement au fond du frigo de se transformer en mi-cuit, conserves et autres currys !

Bref, une belle conclusion de ces 4 jours de « pétole ». Les lumières d’Honiara apparaissaient peu après la tombée de la nuit, et nous rentrions le lendemain dans la fausse baie (car pas très protégée et assez profonde) devant le faux Yacht club (bien plus un bar sur la plage qu’une structure d’accueil pour bateaux) de Point Cruz. C’est parti pour une escale technique (les moteurs ont quand même besoin qu’on s’occupe un peu d’eux après 4 jours de bons et loyaux services) et de remplissage des fonds, du frigo et des réservoirs !

Augustin

 

8 thoughts on “Une traversée pas comme les autres

    • Comme dans une maison 🙂 . Conserve en verre « le parfait » ou imitation (pot de confiture), joint neuf (de préférence) ou re-utilisé pour la dixième fois (ce qui est généralement fait), ajout d’aromates, d’huile à convenance et 45′ sous pression dans une cocote minute !

  1. Bonjour,

    Nos parents nous ont fait connaitre votre blog (Nany et Jean-Pierre), alors j’en profite pour me rincer l’œil. Proust n’a qu’à bien se tenir ! Vos photos sont magnifiques. Bravo et surtout, n’arrêtez pas !

    Elodie

    • Bonjour, la « pyramide » des mers n’est-elle pas un DCP maison. En polynésie les pêcheurs avaient pris l’habitude, « avant », de tresser ensemble des palmes de cocotiers et de le laisser dériver … pour venir pêcher. Belle prise que vous avez faites, merci de votre prose et de vos belles images. Et salut à vous, NEOS

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